Jeff Lagoutte

Jeff Lagoutte

Lune littéraire

Blog de la diaspora sélène :

S11E5 Biometrics

Guitare/voix contemporaine

Le répertoire guitare/voix en musique contemporaine

Flèche sensible

Une émissions de radio dédiée à la création musicale contemporaine tous les 1er et 3ème dimanche chaque mois de 22h à 23h sur rfpp.net 106.3 FM

Mouvements sociaux

Ce 8 mars est marqué par la Journée internationale des droits des femmes. Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations Unies, elle est l’occasion d’organiser plusieurs évènements afin de célébrer les avancées des droits des femmes.

Un projet métissé musique et littérature

Le répertoire guitare/voix en musique contemporaine

Je travaille le répertoire guitare/voix en musique contemporaine constitué d’une dizaine de pièces tout au plus là où celui des musiques actuelles comportent des millions de titres (des Beatles à Brassens,…) et c’est bien ce fossé entre les 2 qui est intéressant.

Une pièce en particulier se distingue : “Four cavalier settings” de Milton Babbitt que j’ai décidé d’élever au rang de référence incontournable. 4 autres pièces également se distingue, également travaillé :

  • « Renka 1 » de Toshio Hosokawa
  • « Urrundik » de Félix Ibarrondo
  • « Songs of Achilles » de Michael Tippett.
  • « Erotica » de Francisco Guerrero

Ces 5 pièces forment à elles seules l’essentiel du répertoire guitare/voix contemporain (les arrangements sont déposés). Ce fait n’était pas prévu au départ. On trouve 4 pièces de ce répertoire sur Youtube sauf “Urrundik” qui est à l’achat en CD. Le CDMC (Centre de Documentation de la Musique Contemporaine devenu la MMC (Maison de la musique contemporaine)) m’a beaucoup aidé dans mes recherches de partition. Vous pouvez retrouver quelques-unes de ces pièces sur l’une des playlist de ma chaine youtube.

Celui de la guitare contemporaine seule est beaucoup plus fourni (selon l’ouvrage du musicologue Michel Amoric “Spécificités du répertoire contemporain de la guitare”). J’en travaille quelques pièces. « Danci » de Milton Babbitt (transcription en cours sur ukulele) ainsi que les « Percussion Study » d’Arthur Kampela, mais aussi Toru Takemitsu. Dans un autre registre plus funk solo je reprend également des pièces de Don Ross, Andy McKee et surtout Antoine Dufour.

Je compose pour ce répertoire guitare/voix contemporain. Ce sont des chansons difficiles et innovantes (autant à l’écrit qu’à l’interprétation). La difficulté de trouver des interprètes (autant le répertoire que la création) m’oblige à assurer l’interprétation de la guitare et de la voix en même temps, ce qui rend la chose un peu performative et des temps d’appropriation et de répétition plus long qu’une chanson “traditionnelle” avec grille d’accords (j’ai auparavant écrit une centaine de chansons de cet ordre). Mes chansons sont une sorte de vulgarisation de la musique sérielle et spectrale de plusieurs compositeurs très connus. Ce sont des micro-dispositifs mélodiques et rythmiques qui font sens et qui s’assemblent entre eux. Pour jouer collectivement nous commençons par poser les instruments et nous discutons autour de la partition.

Dans sa forme la plus pure, pas d’usage de l’électronique (mais je ne l’exclue pas), Pas de pédales d’effets (mais je ne l’exclue pas), pas de sketchs comiques au milieu, pas d’improvisations, pas de vagues successions d’accords “étranges”, pas de baguettes entre les cordes et autres chiffons mouillés (l’exception reste des pièces comme celle de Philippe Drogoz “Prélude à la mise à mort” pour guitare préparée, qui m’intéresse peu). Somme toute, à la base, une formule assez classique.

J’utilise une guitare électrique (y compris pour les pièces du répertoire). La voix est chantée ou parlée mais pas lyrique (y compris pour les pièces du répertoire). Je réécris des paroles en français (un peu comme on le fit pour les grands hits bossas) pour les pièces du répertoire (exception faites pour « Songs of Achilles »). Ces 3 choix artistiques transforment l’interprétation du répertoire (pour beaucoup le texte est en anglais, le chant lyrique et les cordes en nylon) et leurs donnent des couleurs musiques actuelles.

Depuis quelques temps je rajoute des virgules et des arrières-plans électroniques mêlés à des ambiances “field recording” (pluie, hélicoptère, sirène de police,…). C’est plus décoratif pour le moment. Je n’ai pas encore trouvé une utilisation de l’électronique ayant plus de sens et de précision. J’utilise un pad comme pédalier pour lancer des sons, des effets et différentes commandes. Je réalise actuellement de nouveaux enregistrements avec ces nouvelles composantes.

Le croisement entre musique contemporaine et musique actuelle est au cœur de mes compositions. La création musicale apporte de l’innovation mélodique/rythmique/harmonique aux musiques actuelles, en contrepartie, celle-ci partage un peu de sa visibilité et de sa popularité vis à vis du grand public.

Un projet d’ouvrage écrit plus conséquent sur ces sujets est à l’étude.

Autre particularité, je n’utilise exclusivement que des logiciels libres (Archlinux-i3, Ardour/Puredata, LiSP, Pulseaudio-alsa/Pipewire, Cadence/Qjack, Lilypond/Musescore, Vitalium/Helm, Lua/bash). L’audio sous GNU/Linux est très intéressant.

J’anime une émission de radio sur Fréquence Paris Plurielle 106.3 FM ou rfpp.net tout les 1er et 3ème dimanche de chaque mois de 22h à 23h qui s’appelle « Flèche sensible » dédiée à la création musicale contemporaine. Je reçois depuis 7 ans des compositeurs.trices, des interprètes et différents techniciens du réseau. Retrouvez les podcast sur l’une des playlist de ma chaine youtube.

Vous pouvez également retrouver quelques titres sur mon Bandcamp.

L’élaboration d’une mythologie Sélène

Une partie des chansons portant sur le thème de la Lune (par exemple j’ai écrit une chanson qui est l’hymne Sélène) il m’a semblé nécessaire d’en dire quelques mots. Parution de textes sous forme d’épisodes mensuel sur le blog de la diaspora Sélène.

Présentation

Je m’appelle Addrynh Clérambar. Je suis Sélène. Nous sommes le 07/11/2070. Je suis né sur Luna. Mes premières respirations sont celles de l’atmosphère induite par les centrales d’acclimatation. Mes poumons sont remplis de cet air moins riche en O² que sur Terre. Comme si nous vivions continuellement à 5000 métres d’altitude.

Depuis longtemps le nom propre Sélène est associé à la déesse grecque de la Lune Séléné. Un sélène est un citoyen d’origine terrienne ayant vécu sur Luna. Un sélénite est un.e jeune Sélène.

Je me suis installé sur les hauts du cratère Gassendi. Au milieu des terrassements internes la régolithe est moins dense. Elle est rejetée sur les bas-côtés de l’unique circuit routier cerclant le cratère sur plus de 200 kilomètres de circonférence. De ma terrasse, la vue est assez sympathique. Plus bas, au-delà du circuit périphérique, des artères de sorties descendent en zig-zag aux terrassements inférieurs pour rejoindre les quais jusqu’à la baie. Gassendi se trouve au point de jonction entre Mare Humorum, Mare Cognitum et Oceanus Proscellarum à environ 40° de latitude Ouest sur 15° de longitude Sud.

Il y a une origine historique dont nous sommes légitimement les dépositaires. C’est l’histoire d’une population transférée d’un territoire à un autre et leur retour. Cette histoire, notre histoire, mon histoire, raconte celle d’un peuple en exil. Un exil de la Lune vers la Terre et du retour vers cette Lune providence dont certains les avaient vus naître.

La dimension que prit la cause Sélène sur Terre fit de moi le journaliste le mieux placé au monde pour parler de ce mouvement. J’ai donc commencé à archiver ce que j’avais collecté.

Au dehors, le souffle du vent sur la baie fait frémir sa surface. La couverture atmosphérique issue du volcanisme s’est stabilisée et nous couvrons désormais plus de la moitié du globe jusqu’à une altitude de 5000 mètres, et cela progresse vite. La couche atmosphérique aura bientôt couvert toute la superficie et nous aurons réussi à transformer l’astre lunaire en station d’habitation naturelle. Un demi-siècle de travail acharné. J’espère vivre assez vieux pour assister à la stabilisation globale de cette biocénose.

Notre drapeau est à l’image de ces terres, noir pour le vide cosmique, grise pour la régolithe et blanche pour l’éther.